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Élagage de l’if du cimetière


Comme dans de nombreuses communes de Normandie, un grand if orne le cimetière de notre commune. 
Suite à l'élagage que nous avons dû lui faire faire, nous avions envie de vous parler de ce patrimoine paysager. 

Il est de tradition qu'un if soit planté près de la porte de l'église. Très souvent, cet emplacement l'amène à protéger les tombes des curés inhumés dans les cimetières. L'if peut également être planté près du portail du cimetière et en garde l'entrée. 

En effet, nos anciens connaissaient les propriétés toxiques de cet arbre. Les bêtes se nourrissant de ses rameaux mouraient généralement d'un arrêt cardiaque en peu de temps. Ainsi, dès le Moyen-Age, l'if a été retiré des champs et pâtures pour garder les lieux de culte ou les jardins potagers. 
On peut lire régulièrement dans les registres anciens les remontrances des curés à l'égard des paroissiens qui laissaient divaguer et paître leurs animaux dans les cimetières. L'if devient le marqueur d'un espace que l'on veut clos et exclu de la pâture. 

Sur le plan sanitaire, on accorde à l'if la particularité de chasser les odeurs nauséabondes des corps inhumés. 

Plus symboliquement, en raison de sa longévité, une croyance ancienne associait l'if à l'immortalité. Cet espèce conserve été comme hiver son feuillage vert. Certains spécimens sont âgés de près de mille ans. 
En Normandie, on attribue souvent la plantation de l'if au XVIe siècle, à l'occasion de campagnes de travaux de rénovation ou de transformation des édifices. A Ouilly-le-Vicomte, nous ne connaissons pas la date de plantation de l'if. Sa circonférence peut nous donner une idée de sa taille. Mais il faudrait le couper pour déterminer son âge. Ce serait contraire à la préservation de cet arbre. 
Enfin, la croyance la plus poétique était peut-être celle qui marquait le plus la foi de nos ancêtres : l'if guidait les âmes des défunts remontant des racines vers les cieux par ses branches élancées. 

L'if du cimetière d'Ouilly-le-Vicomte a souffert ces dernières années de l'invasion du lierre et des sécheresses successives. Malgré plusieurs coupes d'entretien, ses branches ont perdu leur feuillages verts pour lui laisser de plus en plus de bois morts. 
Comme dans un sursaut de vie, depuis quelques mois, des rejets apparaissent sur les branches basses et son tronc. Alors nous avons souhaité lui donner une dernière chance et avons préféré un élagage curatif à l'abattage définitif. Le temps nous dira s'il s'agit du bon choix. 

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